ERGONOMIE ET RISQUES PSYCHOSOCIAUX (RPS)
Quand le travail est un facteur de réalisation et d’épanouissement, il est efficient et les relations sont fluides.
Quand les personnes sont épuisées, cassées, au bout du rouleau voire démotivées, les relations se dégradent et les conflits éclatent freinant plus encore « l’œuvrer ensemble. »
1 | C’EST QUOI la prévention des risques psychosociaux ?
Depuis plusieurs années, les transformations sociales du monde du travail présentent une complexité qui se manifeste par davantage de tensions. « Conflits, tensions apparaissent, avec leurs corollaires potentiels : « harcèlement », stress, épuisement, maladies chroniques, accidents, suicides. Dans le cadre professionnel, des analyses multiples expliquent comment le travail affecte de plus en plus la santé mentale et psychique, les relations professionnelles, et par ricochet les relations sociales. » (Erard, 2021) [2]
Heureusement, il arrive que le travail soit un espace d’expression et de réalisation ! La prévention des risques regroupe des méthodes qui visent à favoriser le respect des individus au travail que ce soit pour des motifs humanistes, réglementaires, d’image ou autre.
On appelle risques psychosociaux, ceux qui échappent à la logique déterministe et une description matérielle aisée. Leur approche s’intéresse aux individus et leur santé en particulier sociale, mentale et psychique. Elle prend donc aussi en compte les relations entre personnes et services, ainsi que le l’activité elle-même. En effet, le travail peut à la fois jouer sur la santé et être affecté par des facteurs de risques dits psychosociaux…
« Qu’il soit intra-personnel ou inter-personnel, cognitif ou sociocognitif, le conflit fait son nid dans le travail. Il se déploie dans ce que l’on met en œuvre ensemble et s’exprime dans l’altérité. C’est dans cet interstice des relations que les facteurs psychosociaux interviennent. Ces éléments à la fois intimes et collectifs, issus de nos histoires et de nos particularités psychiques et sociales, s’enchevêtrent dans une complexité délicate » (Erard, 2021).
En théorie, la prévention devrait intervenir en amont des atteintes aux personnes. Dans la pratique on utilise souvent le terme de « prévention » alors que des dommages sont déjà survenu et qu’il est temps de soigner, restaurer, voire reconstruire. Et donc on intervient dans la crise.
Pour moi l’ergonomie fait partie de la clinique de l’activité. C’est la discipline scientifique qui vise la compréhension et l’ajustement des interactions au sein du travail entre les humains et les différentes composantes leur système d’activité. C’est donc une approche systémique qui intègre les relations avec l’activité de travail, entre individus, au sein et entre les collectifs (équipes formelles ou informelles). Comme la Communication NonViolente, elle s’appuie sur l’observation et le vécu des personnes pour comprendre et transformer dans une préoccupation conjointe des personnes et de ce qu’ils produisent.
L’ergonomie est souvent associée à de l’aménagement d’espace ou des ajustement matériel. En réalité elle vise à adapter le travail aux individus pour prendre en compte de façon conjointe la santé des personnes et la performance de l’organisation. Et les obstacles à l’un et l’autre relèvent principalement d’organisations dysfonctionnelles, des relations dégradées et de process de travail inadapté. C’est rarement la taille des écrans ou l’aménagement des espaces qui pose problème.
L’ergonomie permet d’ajuster les facteurs du travail effectif en intégrant la réalité des personnes, de l’activité et du service attendu… Ainsi la mise en évidence des différents niveaux de relations vers plus de sens, de sécurité, de confiance, de créativité favorise l’efficience des projets.
2 | LE PROCESSUS
Lorsqu’une structure souhaite agir sur il santé au travail, il est fréquent que le climat soit déjà fortement dégradé, suite à des plaintes, une injonction administrative, des personnes qui ont coupé toute relation, des accusations de harcèlement ou de maltraitance des arrêts maladie ou pire, etc…
4 étapes d’intervention
1- poser la problématique de façon structurée et éclairante
Observer et décrire la situation actuelle dont ses conséquences sur la santé, les relations et le travail
Identifier ce que serait une situation souhaitée réaliste pour cerner ls marges de manœuvre.
2- Impliquer les personnes directement concernées et motivées
3- Valider un processus résolutoire réaliste le mettre en œuvre
4- Faire des points d’étapes et ajuster au besoin
3 niveaux d’intervention suivant la température de la situation

- Lorsque la situation est prise en amont et touche surtout l’organisation ou le travail un travail collectif est possible. Une résolution de problème permet de comprendre ce qui se joue et de faire évoluer ce qui entrave le processus relationnel, de travail ou de changement.
- Quand les personnes sont trop en difficulté pour travailler ensemble, elles s’isolent. Si les relations deviennent trop dégradées pour envisager d’emblée une réflexion sur des améliorations, si la conduite du projet est un casse-tête, voire empêchée, plusieurs précautions sont nécessaires. La relation est rompue, il est donc nécessaire de reconstruire avec chaque membre une sécurité suffisante à une rencontre restaurative pour poser des conditions favorables au dialogue.
- Quand les individus sont trop en souffrance, leur demander d’envisager une rencontre les propulses dans leurs modes de RÉactions habituelles. S’ils arrivent acceptent une rencontre, ils restent en retrait de la relation et du travail collectif. Il y atteinte à la santé ou à la sécurité intérieure des personnes. Les entretiens santé au travail permettent d’accuser réception des lésions vécues par les personnes et d’en prendre soin avant toute autre étape.
3 types d’accompagnements sont à distinguer
- Les accompagnements Santé au travail visent à prendre en compte et comprendre les dommages survenus recensement dans le cadre du travail. Ils diffèrent de la thérapie qui travail et cicatrise des blessures anciennes qui sont encore à l’œuvre.
- La préparation préalable à un éventuel dialogue en situation de tension ou de conflit dont l’objectif est d’identifier les conditions d’un dialogue constructif et de clarifier ce que chacun souhaite exprimer ou demander à l’autre.
- L’accompagnement professionnel dont l’intention est de fournir aux de manager en particulier des clefs de lectures et des outils pour jouer leur rôle sereinement et dans le respect des membres de leurs équipes.
3 | BÉNÉFICES
L’ergonomie soutien une lecture factuelle de l’activité et pose un cadre de discussion autour des désaccords du travail, améliorer les fonctionnements de façon réaliste. La prise en compte de la santé au travail facilite pour les personnes leur accès à leurs ressources productives, relationnelles et créatives des personnes. Cela conduit à une meilleure connaissance de soi, des autres, des attendus et des écarts ou tensions que cela révèle. C’est indéniablement un facteur de confiance avec un effet boost comme un « team building ».
4 | OUVERTURES
Je suis principalement sollicitée, lors de conflits, d’atteinte individuelle ou collective à la santé au travail ou de dégradation du dialogue social.
Lors tout autre formation, accompagnement, facilitation j’utilise ma sensibilité et mon expérience de l’analyse du travail, comme les outils et la posture de l’ergonomie et de la prévention des risques.
Cliquer ici pour voir la cohérence avec mes autres approches.
En effet, « Je suis convaincue que la prévention passe par « accompagner les acteurs à faire évoluer eux-mêmes les situations de conflit vers un travailler plus satisfaisant, pour chacun et pour le projet commun ? Comment intervenir dans la crise ou en situation de divergence en gardant le cap sur ce que l’on fait ensemble ? »
Pour approfondir : Traverser le conflit – Coopération et Communication NonViolente ; AG Erard ; Chronique sociale ; 2021